Peut-être vous vous souvenez quand j’ai parlé du « Vieux Chemin de Louvain » et s’il menait à Louvain, que j’ai postulé le suivant. Une rue qui arrive de façon oblique sur une grande chaussée, et qui continue sous le même angle de l’autre côté, existait vraisemblablement avant la construction de cette chaussée.
On avait ce cas avec la rue Marcelier qui continuait dans la rue Degueldre, avant la construction du nouveau quartier du Chabut, mais d’autres exemples existent dans notre commune et ailleurs.
Je me suis longtemps demandé si la même chose s’appliquait sur le chemin de terre presqu’en face de la rue de l’Étang sur la chaussée de Namur à Nodebais. Ce chemin mène vers Bossut et Gottechain par les champs, et il n’y a peu de raison que ce chemin soit créé après la construction de la chaussée, pour desservir des champs. En plus, elle arrive un peu oblique sur la chaussée.
Heureusement, sur le Geoportail de la Wallonie j’ai trouvé une carte de 1948, qui indique une autre route pour la rue de l’Étang : elle arrive pile en face de ce chemin de terre déjà indiqué, et prend une courbe plus loin pour rejoindre l’actuel tracé au carrefour avec la Rue Draye.
Après m’avoir renseigné auprès de Raymond Evrard, habitant de Nodebais, j’ai pu confirmer ceci. Il se souvient encore la construction de cette nouvelle route en 1954. Une des raisons fut de fluidifier le trafic entrant et sortant de Nodebais. Raymond donnait comme exemple le bus (remplaçant le tram) qui avait des difficultés à prendre cette courbe à l’actuel Ferme des Vignes et la maison. Surtout en hiver, avec des congères de neige à cause du vent, il n’était pas facile de passer.

Vue de ce chemin de terre vers la Ferme des Vignes, au-delà de la chaussée de Namur
Raymond m’avait suggéré d’inspecter les dalles de beton, car selon lui on mettait souvent la date du coulage du beton avant que celui séchait. J’ai trouvé une date, juste avant la chicane, qui confirmait pile sa mémoire: 3-7-54. Ce n’est pas trop visible, la photo donne une meilleure impression que la réalité mais on peut retracer ces chiffres avec un doigt.
En passant par là, une voisine (qui habite la maison de l’ancien marchand de fer) me racontait qu’elle avait entendu dire qu’il y a toujours un ancien puit en dessous du carrefour, la donc ou on a construit la nouvelle route entre les deux maisons.

Vue de l’autre coté vers ce chemin de terre (les deux arbres), ou il avait d’entames donc un chemin creux.
La nouvelle route fut construite par l’ancienne commune de Nodebais, et sauf une petite trace dans l’égouttage de la chaussée (voir photo ci-dessous), il ne reste plus rien de l’ancien chemin. Raymond se souvenait quand même que l’expropriation ne fut pas si douloureuse pour le propriétaire : en échange il obtenait le terrain de l’ancien chemin, et donc ce fut un échange plus ou moins correct.

Dernière trace de cette rue … un passage au dessus de l’égouttage qui n’a plus aucune utilité. Le chemin creux a été rempli.
Merci Raymond ! Le chemin de terre vers Bossut est donc plus ancien que la chaussée, et elle était vraisemblablement le moyen de transport principal entre Nodebais et Bossut.

Et donc la « nouvelle » rue de l’Etang en sortant de Nodebais.