Un pont de ce type à Beauvechain ?
Et avec beaucoup de traces de suies ?
Allez, un petit indice par ici. Et par ici si vous préférez une vidéo…
(Un article écrit par Jean-Luc Lecluse, habitant de Hamme-Mille. Cet article fut publié d’abord dans le Contact de la paroisse St Amand d’Hamme-Mille.)
Le bus 18 des TEC, bien connu de nos concitoyens, dessert aujourd’hui la ligne Leuven-Hamme-Mille-Jodoigne.
Auparavant, cette ligne était désservie par une ligne de tram vicinal passant comme quelques autres lignes par la station tramways de Hamme-Mille (située à l’endroit de la gare des bus actuelle – cf. photo ci-dessous).
La gare à Hamme-Mille d’antan … vue vers l’est.
La SNCV fut créée en 1885. Elle délégua ses pouvoirs à des sociétés fermières. Dans ce système, les droits et devoirs des deux parties en présence étaient clairement délimités. La SNCV s’engageait à construire et à équiper les lignes. Les sociétés fermières s’occupaient ensuite de les exploiter.
En Brabant, est créée le 4 juin 1887, la Société anonyme pour l’exploitation des chemins de fer vicinaux (CFV) qui constitue, à partir de 1892, un réseau de lignes suburbaines autour de Louvain. Ces lignes sont construites à voie métrique.
Faisant partie de ces lignes suburbaines du réseau de Louvain, la ligne vicinale de tram Louvain-Hamme-Mille-Jodoigne portait le n° 311 et était donc concédée en exploitation « automotrices et vapeur ». Elle partait de Louvain, empruntait la chaussée à travers la forêt de Meerdael pour arriver à Hamme-Mille. Elle continuait ensuite vers Nodebais, Tourinnes, Beauvechain et La Bruyère. De là, elle regagnait à Mélin la chaussée vers Jodoigne.
Elle présentait la particularité d’avoir plusieurs tronçons communs avec d’autres lignes. Ainsi, la section entre Hamme-Mille et Beauvechain était commune avec la ligne Tervueren-Tirlemont exploitée par la même société. De même, le tronçon entre la gare et la porte de Namur à Louvain était, lui aussi, commun aux lignes Louvain-Jodoigne et Louvain-Tervueren.
Notre ligne 311 fut inaugurée le 7 décembre 1892 comme nous l’apprend l’extrait suivant du « Journal de Bruxelles – édition du 10 décembre 1892 – n°345 » :
« A Louvain (de notre correspondant) – Inauguration du tram vicinal de Louvain à Jodoigne. Louvain, 8 décembre
L’ouverture de la ligne vicinale de Louvain à Jodoigne s’est faite hier, sans grande solennité, du reste. Cette ligne, qui a une longueur totale de 30 kilomètres, est certainement appelée à rendre d’immenses services à plusieurs localités des arrondissements de Louvain et de Nivelles qui s’étaient trouvées jusqu’à cette heure dans de piètres conditions au point de vue des communications par voie ferrée.
Désormais, Hamme-Mille, Bauvechain, Melin, etc., auront leur chemin de fer, qui facilitera considérablement les relations de ces villages avec les centres de Louvain, Jodoigne et Nivelles ; l’agriculture surtout bénéficiera dans une large mesure de cette nouvelle ligne vicinale, à laquelle on peut, sans crainte de se tromper, prédire dès aujourd’hui un trafic aussi actif que celui qui alimente la ligne Wavre-Jodoigne. »
Cette ligne, la 2e en Brabant wallon (après celle de Wavre-Jodoigne mise en service progressivement de 1887 à 1889), fut effectivement exploitée de 1892 à 1953.
Dans une région principalement agricole et dédiée particulièrement au commerce du sucre, le réseau vicinal eut à transporter principalement les betteraves destinées aux sucreries et, une fois le travail de raffinage accompli, de renvoyer les pulpes, destinées à nourrir le bétail, aux fermiers. Le réseau vicinal a joué un rôle prépondérant dans l’économie de la région. On estime le transport de marchandises à 40% du trafic total, dès sa création et ce, jusqu’à la première guerre mondiale.
Par la suite, l’activité vicinale se consacra de plus en plus au transport des voyageurs avant de péricliter en raison de la concurrence de la route.
En 1920, les lignes urbaines et suburbaines sont intégrées à la société nationale des chemins de fer vicinaux (SNCV). La SNCV va ensuite électrifier en partie des lignes suburbaines entre 1932 et 1953.
Jean-Luc Lecluse
Autres sources :
N’oubliez pas nos autres articles sur ce blog concernant le tram, avec notamment des vidéos (ici et ici) en survolant le tracé.
La semaine passée, les travaux pour une piste cyclable le long de la N25 vers la Flandre (foret de Meerdael) ont commencé. L’entreprise ABTech (Visé) a déjà commencé à couper des arbres et des branches, cette semaine elle enlèvera le bois coupé. Comme Guy l’avait indiqué sur le groupe Facebook « Hamme-Mille infos », il y aura donc quelques embarras de circulation à prévoir, aussi aux moments que la société va décharger du matériel. La chaussée restera ouverte mais un feu pour alterner le passage pourrait être présent pendant la journée. La plus grande partie des travaux se fera néanmoins en dehors de la chaussée.
La commune est maître d’ouvrage pour cette piste cyclable sur l’ancien tracé du vicinal. La Province du Brabant Wallon soutient aussi l’initiative avec un subside substantiel. Les travaux prendront 50 jours ouvrables, ce qui risque de durer 5-6 mois avec l’hiver qui s’approche (pas moyen de travailler si gel ou fortes pluies).
Il y aura aussi une petite démarche a faire du côté de la Flandre pour rejoindre la piste cyclable à l’écoduct. Une partie de la nouvelle piste se trouve en effet dans la Région flamande.
Vous pouvez visualiser ici l’ancien tracé sur Google Earth dans cet article, ou en regardant la vidéo ci-dessous.
Merci à Guy Gorissen pour les photos (publiées avec permission). Si vous souhaitez vous tenir au courant de ce qui se passe à Hamme-Mille, n’hésitez pas à rejoindre le groupe Facebook « Hamme-Mille Infos ».
Mise a jour 3/11/2015: voici deux photos du beton coulé
Suite de notre voyage « en tram virtuel » à Beauvechain. La première partie se trouve ici.
Dans la première vidéo, vous verrez que nous quittons la gare de Beauvechain pour nous rendre au hameau de La Bruyère. J’ai reçu beaucoup d’éclaircissements sur ce tracé qui, avant et après les différentes guerres, a été souvent modifié. Je vous présente donc un de ces tracés. De La Bruyère le tram revenait sur la chaussée et continuait (presque) directement vers le centre de Jodoigne (la vidéo s’arrête à Mélin).
Dans la deuxième vidéo on part vers l’Ecluse pour arriver à Meldert. De là, le tram continuait, via Hoxem, jusque Tirlemont.
Le tram a été supprimé dans les années 50, pour faire place à l’autobus, un moyen de transport moderne pour cette époque. La partie Louvain-Hamme-Mille a été supprimée en 1952, celle de Hamme-Mille-Tirlemont en 1959. Pour le transport des betteraves vers la sucrerie, des camions et des tracteurs ont remplacé les chemins de fer vicinaux…
Personnellement, je trouve ce choix regrettable car on avait un moyen de transport efficace (site propre) qui reliait tous les villages. Une chose que l’on ne doit pas oublier c’est que la construction de ces tracés fut un véritable exploit, avec beaucoup d’enlèvements de terres (chaussée de Louvain, futur tracé d’une piste cyclable), des ponts – grands et petits – (rue des Claines à Hamme-Mille) et même un passage en-dessous du « grand » chemin de fer (à St-Joris-Weert, le pont existant encore actuellement).
Même si le tram a été supprimé et que de nombreux terrains ont été vendus, on y voit toujours ce tracé dans nos villages. Il y a évidemment les stations (gares) qui ont été aménagées en habitations privées, deux noms de rues y font référence (rue de la Station à Beauvechain et rue de la Gare à Tourinnes) et quelques rangées d’arbres illustrent encore certaines portions du tracé d’antan (chaussée de Louvain à Hamme-Mille ou rue de la Grande Lecke à La Bruyère). Moins visibles, mais probablement une bonne référence qui perdurera encore longtemps sont les apparences des parcelles ou des maisons jouxtant le tracé aux formes un peu « bizarres ». L’endroit où le tram traversait la chaussée de Namur à Hamme-Mille, près de l’école Caritas en est un bon exemple.
Comme dit dans la première partie, le tracé du tram pourrait être un beau but de promenade à pied ou à vélo. Mais la plus grande partie du circuit a été vendue et achetée par les riverains. C’est donc du domaine privé. Et merci de le respecter quand vous découvrirez une infime partie de l’histoire de nos villages.
Pour découvrir vous même ces endroits, téléchargez ici un fichier pour Google Earth. Toutes les remarques sont les bienvenues.
Sources
Les anciens s’en souviennent encore sûrement ! A Beauvechain il y eut plusieurs « stations » et un chemin de fer « vicinal ». Pour que les voyageurs et les marchandises puissent facilement sortir de leur commune, le tram, construit à la fin du 19e siècle, était la meilleure liaison possible. Le tram, roulant en site propre, a eu un effet « transformateur » sur les gens et le commerce, comparable à la construction des grandes chaussées au 18e siècle. Quel coup de pousse pour les agriculteurs de notre région pour le transport de leurs betteraves vers la sucrerie de Tirlemont.
Deux lignes traversaient notre commune. La première, celle de Leuven (à l’époque on parlait de Louvain) vers Jodoigne (ouverte en 1892) qui empruntait la chaussée à travers la forêt de Meerdael pour arriver à Hamme-Mille et qui continuait vers Nodebais, Tourinnes, Beauvechain et La Bruyère. De là elle regagnait la chaussée vers Jodoigne à Mélin.
La deuxième ligne venait de Vossem (Tervuren) et arrivait à Hamme-Mille en passant par St-Joris-Weert et Néthen. Elle empruntait le même tracé que la première ligne jusque Beauvechain, où elle bifurquait vers L’Ecluse et Meldert. Cette dernière partie fut déjà exploitée à partir de 1903, le reste de la ligne à partir de 1905.
Dans ces deux vidéos, nous vous présentons le tracé de la ligne Louvain-Jodoigne à partir de l’actuel écoduct en Flandre jusque Beauvechain, ensuite le tracé de la ligne Tirlemont-Vossem en partant de la gare de Hamme-Mille jusque St-Joris-Weert en Flandre. Les tracés ont été reconstruits sur base des cartes de l’IGN (Institut Géographique National) datant du début du 20e siècle.
Le tracé du tram pourrait être un beau but de promenade à pied ou à vélo. Mais la plus grande partie du circuit a été vendue et achetée par les riverains. C’est donc du domaine privé. Merci de le respecter quand vous découvrirez une infime partie de l’histoire de nos villages.
Pour découvrir vous même ces endroits, téléchargez ici un fichier pour Google Earth. Toutes les remarques sont les bienvenues.
Sources