Lundi dernier le cdH de Beauvechain avait invité Herman Van Rompuy pour parler de “Notre Europe”. Devant plus de 220 personnes (la salle du Vert Galant était comble), le Président du Conseil Européen a évoqué, dans un discours passionnant, les atouts de l’Union Européenne, « notre » Europe.
Ce véritable « chef d’Etat » fut accueilli par le bourgmestre Marc Deconinck. Notre échevine Brigitte Wiaux le présenta brièvement tout en reflétant bien sa personnalité. Herman Van Rompuy a remercié le public d’être venu si nombreux. Il connaissait Beauvechain bien avant le 10 février 2014. Il a évoqué les liens tissés entre lui et certaines personnes de la commune. Il a spécialement remercié Marie-José Frix, conseillère communale, avec qui il a travaillé 8 ans au centre d’études du PSC-CVP. C’est grâce à elle que l’on a pu accueillir chez nous une personnalité aussi importante.
Herman Van Rompuy a commencé par nous parler de l’idée d’une Europe soudée, idée née après la guerre. On ne voulait « plus jamais » une telle destruction. A cette époque, il y avait une volonté de lier le sort des différents pays et de créer une interdépendance économique pour garantir la paix. C’est une réussite. Il a fait remarquer que déjà trois générations n’ont pas connu de guerre (pour l’illustrer il a cité son cas : il est né en 1947, il a 4 enfants et 2 petit-fils). Ce « rêve » européen est peut-être un peu oublié, mais il est encore très vivant dans des pays comme l’Ukraine, qui recherchent une démocratie durable. On a remarqué que lors des manifestations de Kiev, des drapeaux européens étaient mis en évidence, ce qui est plutôt rare chez nous. Cette Europe est une collaboration entre plusieurs pays (actuellement 28). Le défi est de « vivre ensemble », de vivre le « nous » et pas le « je » du nationalisme et individualisme.
Nous devons admettre que l’Europe est mal vue ces derniers temps et que « Bruxelles » est devenue une offense dans beaucoup de pays. La crise de 2008 n’a rien arrangé, mais Monsieur Van Rompuy a défendu l’Europe en indiquant que cette crise économique très, très grave a fait remonter des problèmes sous-jacents déjà préexistants. C’est grâce à l’Europe que, par exemple, la Grèce a été aidée, mais sous conditions. A ce propos, Monsieur Van Rompuy a rappelé que la situation de la Grèce au plan économique est comparable à celle de la Belgique à certains moments (pourcentage d’endettement public, déficit budgétaire annuel). La Belgique, dans les années ’80 et ’90, a, elle aussi, souffert pour s’en sortir.
Dans son style personnel, sérieux mais avec beaucoup d’humour, il a dressé l’évolution de la crise économique de 2008, qui a été sous-estimée par tout un chacun, lui le premier. Il a néanmoins souligné la volonté des leaders européens de se réunir et de sauver l’euro et l’Union européenne. Grâce à cette volonté, l’euro n’est actuellement plus mis en doute, même si le niveau de vie a baissé, parfois même beaucoup (comme en Grèce). Selon Herman Van Rompuy, on a évité le pire, c’est-à-dire une crise comme dans les années 30.
Le Président de l’Europe n’est pas aveugle. Il reconnaît et accepte que la confiance ne soit pas encore retrouvée. La réussite pour la population européenne se mesure en termes d’emploi, la crise a duré plus longtemps que prévu et l’emploi suit toujours la relance économique avec un certain retard (plus ou moins un an). Il se montre optimiste en disant que presque toutes les prévisions pour cette année sont positives dans les pays de l’Union, mais que ça prendra encore du temps. Pour l’illustrer, il a évoqué les titres de ses premiers cahiers de français à l’école, « Pas à Pas » mais aussi « On va loin »…
Après ce volet « paix et économie », Monsieur Van Rompuy nous a montré que l’on pouvait être fiers de l’Europe, car elle est le plus grand mécène des pays en développement. Et lorsqu’il y a une crise humanitaire, c’est souvent l’Europe qui, avec le plus de fonds, est là la première pour aider. Même chose quand il s’agit du changement climatique. L’Union est reconnue et remerciée par les Nations Unies. Non seulement elle promet des fonds importants, mais elle tient ses promesses.
Tout seul dans le monde on n’a pas d’influence et on a un marché économique beaucoup plus restreint. Aux sceptiques de l’idée européenne, il répond avec confiance qui voudrait encore retourner à la situation « d’avant », c’est-à-dire avant 1958. Ce n’est pas toujours facile de se mettre autour d’une table et de négocier avec 28 pays différents. Herman Van Rompuy – il faut le noter – est reconnu pour sa compétence. Depuis 5 ans déjà il parvient à rassembler ces différentes opinions au niveau européen.
Il a conclu en disant qu’il faut parler de « notre Europe » de façon positive. Le vocabulaire, selon Herman Van Rompuy, doit changer pour montrer les bénéfices de cette Union Européenne. Les effets se voient (et ont déjà été prouvés) et se verront sur le long terme.

Herman Van Rompuy avec le bourgmestre Marc Deconinck et le comité du cdH de Beauvechain. Photo par Serge Hennebel
Merci Herman Van Rompuy d’être venu et de nous avoir raconté cette vision passionnante de l’Europe. Un tout grand merci à Marie-José pour avoir invité le Président, et aussi un grand merci à tout le comité du cdH à Beauvechain pour l’organisation.
Après le mot de cloture par Claude Kalbusch, il y avait une petite réception en presence de Herman Van Rompuy. Voici quelques photos prisent pendant ce moment de detente convivial.
Les photos dans cet article ont été prises par Luc Jandrain, Serge Hennebel et Bruno Van de Casteele.
Pingback: Le dîner de printemps du cdH Beauvechain – une belle réussite | Un regard sur Beauvechain...