M. Verhoyen, décédé il y a peu, m’avait signalé l’existence d’un « pont des sorcières ». En réalité, il s’agit d’un aqueduc situé en dessous de la chaussée de Louvain pour permettre le passage du petit ruisseau de la Warande. Vous pouvez retrouver mon article sur ce sujet ici.

J’avais consacré un certain temps à la question de savoir si cet aqueduc existait avant la construction du tramway, ce qui pourrait indiquer qu’il a été construit lors de l’aménagement des chaussées dans les années 1750. Je pense que oui, même si les entrées des deux côtés se ressemblent et datent donc de la même époque.

J’étais en contact avec le service d’archive des SNCV (Société Nationale des Chemins de fer Vicinaux), qui se trouve dans le Trammuseum à Antwerpen. C’est géré par des bénévoles, et nous leur sommes reconnaissants pour leur dévouement. M. Detroy, en charge des archives, m’a fourni plusieurs copies de documents originaux que vous verrez sur ces pages dans les mois à venir.

Voici une carte préparatoire de 1890 de cet endroit. Nous sommes donc dans la descente venant d’Hamme-Mille sur le territoire de l’ancienne commune d’Hamme-Mille. Le Nord se trouve à gauche sur cette carte. Le tracé à construire du tram est en rouge (actuellement, ce tracé est une piste cyclable).

Qu’est-ce que je vois inscrit au crayon sur cette carte?

« Aqueduc de 1m10 [largeur] (à prolonger) ». Et oui, non seulement la carte montre le tracé du ruisseau, mais cette inscription de l’ingénieur prouve qu’il y avait un aqueduc et qu’il devait être prolongé !

Ceci est confirmé par la carte détaillée de cet endroit (autre document), où l’on peut observer l’ancien tracé de ce « fossé » qui a été remplacé par une digue en terre.

Dans un autre plan détaillé de 1891 (plans définitifs approuvés par le ministre), il y a même un détail sur la manière dont l’entrée et la sortie devaient être (re)construites. Le niveau de minutie dans ces plans est vraiment remarquable… la construction de ce tramway n’était pas une affaire menée à la hâte. Même si le temps (plus de 130 ans !) a fortement dégradé le site, on peut toujours reconnaître sur la photo ci-dessus cet emplacement.

Une dernière chose : cet aqueduc n’est plus accessible. Non seulement il est devenu un habitat pour des chauves-souris, mais l’endroit se trouve dans une réserve, non accessible aux promeneurs. La photo dans cet article a été prise il y a plusieurs années.