Parfois, en feuilletant des archives, on découvre de petites surprises qui nous laissent perplexe… Comme par exemple, que fait une hélice de 85 cm de diamètre dans les plans d’un pont ? Attachée avec une buse en fer de 8 cm de large ?

Il faudra retourner en arrière et examiner les plans précédents pour comprendre cette petite énigme.

En examinant les plans, on comprend rapidement… Ces hélices doivent être vissées dans le sol jusqu’à une profondeur de 46 mètres. Il s’agit donc d’une construction complexe nécessitant l’utilisation de 20 de ces buses pour fixer le pont dans le sol, assurant ainsi la stabilité des voyageurs, du personnel et des habitants voisins.

Les ingénieurs ont en effet bien préparé ce projet, en fournissant non seulement des plans détaillés, mais aussi en réalisant des forages préliminaires pour trouver une fondation solide dans le sous-sol. Comme l’illustre le schéma sur le plan, après 8 mètres, ils ont rencontré une couche de sable remontant, ce qui leur a empêchés de voir plus profondément avec les moyens de l’époque.

Du sable ? Oui, il y a environ 50 millions d’années, la mer s’étendait jusqu’à notre région et y déposait donc du sable en plusieurs couches (Hamme-Mille plage !). Plusieurs processus géologiques ont ensuite façonné le terrain, le rendant vallonné, mais le sable est toujours présent. Les anciens le savent très bien : en dessous de notre sol limoneux, il y a du sable. Plusieurs sablières étaient actives dans notre région, comme celles au tennis d’Hamme-Mille, à Néthen et dans le bois.

Un voisin m’a informé qu’il ne pouvait pas forer sa pompe à chaleur à une profondeur supérieure à 40 mètres en raison d’une couche de craie. Je doute donc que nos « hélices » aientt pu descendre jusqu’aux 46 mètres prévus.

Je n’ai d’ailleurs aucune idée si ces colonnes y sont toujours présentes. Le pont en fer lui-même a évidemment été (et malheureusement) démantelé, mais il me semble plus difficile de dévisser quelque chose de plusieurs dizaines de mètres de profondeur. On ne peut pas vérifier, mais qui sait, un jour, lorsqu’on refait la route, on pourra mener une petite recherche archéologique-industrielle ?




Une réponse à « Les hélices du pont : Témoins de l’histoire souterraine au Rue des Claines »
un tout grand merci pour ces explications passionnantes et intéressantes.