Nous avions débuté notre exploration « industrielle » à Leuven. Ensuite, je vous ai parlé des raccordements privés pour les Sucreries de la région. Revenons cependant un instant à Leuven, sur le territoire de l’ancienne commune d’Heverlee, car j’ai deux cas de raccordements privés provisoires et marquants à vous montrer… Il s’agit de raccordements pour la construction. Le tram ne servait donc pas seulement à transporter les betteraves de nos champs vers les sucreries, mais aussi à acheminer du matériel de construction. Il est probable que cela se faisait également ailleurs (nous en discuterons)

Le premier concerne un raccordement provisoire et non daté vers les usines Philips à Heverlee, sur un ancien champ de manœuvres de l’armée. La carte ne comporte pas de date précise, mais nous savons que ces deux grands bâtiments ont été construits entre 1941 et 1942. Étant donné la qualité inférieure du papier et surtout l’absence de plan détaillé normalement présent (peut-être en raison de ressources limitées?), je pense que ce plan peux dater de l’occupation allemande. Pour information, ces deux bâtiments existent toujours et marquent toujours le paysage urbain de Leuven, même si l’enseigne « Philips » a disparu du batiment même.
Un peu plus loin à Heverlee, nous trouvons un autre site de construction. Cette fois-ci, nous sommes sur la chaussée de Namur, près de la forêt d’Heverlee. Il s’agit d’un projet de construction d’un couvent. Mais attention, il ne s’agit pas de l’institut Heilig Hart (également situé sur la chaussée), mais plutôt de la construction de la maison mère des Sœurs Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie. Ces sœurs étaient mieux connues à Leuven sous le nom des sœurs « De Jacht », faisant référence à l’ancienne brasserie « La Chasse » un peu plus loin.

C’est en 1927 qu’ils envisagent la construction ici. La SNCV était clairement la solution la plus économique pour transporter une telle quantité de matériaux de construction, venant de Leuven (vu comment l’aiguillage est monté). C’est un bel exemple de l’utilité du tram, non seulement pour les passagers mais surtout pour le transport de marchandises.

Malheureusement, je n’ai que consulté les plans. Il y a peu de documents disponibles, donc je ne sais pas combien coûtait un raccordement privé, combien de temps il restait en place et quelles étaient les contraintes (heures, volume, etc.) pour se faire livrer. Si jamais, cher lecteur ou lectrice, vous avez plus d’informations concernant ce sujet, je serais intéressé !



2 réponses à « Le tram comme pilier de transport de marchandises dans notre région: construction de batiments »
[…] permettre de nouveau un détour par Heverlee? Je souhaite vous montrer un plan intéressant détaillant l’arrêt du tram en 1953 et le […]
[…] suis presque certain que ce raccordement était destiné au transport de matériel de construction (comme ailleurs). Peut-être y avait-il un certain délai entre la conception de ce plan, la réalisation des voies […]