Dans les archives du Musée du Tram, on découvre un document intéressant datant de 1953. Il s’agit d’une modification du tracé du tram entre la station de Beauvechain et « le garage de La Bruyère » (comme indiqué sur le plan) plus connu à l’époque sous le nom de dépôt agricole (actuellement Place de La Bruyère). Pour la situer dans le temps, ce document date de la même période ou le directeur-général annonçait la fermeture de la ligne Leuven – Jodoigne. Néanmoins, ce document précisait bien qu’il fallait maintenir la ligne ouverte vers la base militaire. C’est donc cette base qui justifie ce changement, même si la section « vers Jodoigne » de ce plan allait bientôt devenir obsolète.

Comme le montre le grand plan ci-dessus, le tracé à enlever est indiqué en jaune, et celui à ajouter en rouge pointillé. Il s’agit donc bien de dévier la ligne de tram, probablement pour permettre aux avions de décoller plus facilement et pour éviter que le tram ne gêne le trafic aérien.


Les détails ci-dessus montre donc la nouvelle ligne qui, après avoir traversé la rue de Wavre, suit pendant quelques mètres le tracé vers Tienen, le long du sentier 37.


Le tracé indique qu’il s’agit bien d’un ajout de rails. Il ne s’agissait pas d’utiliser les mêmes rails, probablement pour faciliter l’agenda des convois de marchandises (principalement betteraves). L’ancien sentier 37 (supprimé) menait directement vers la place de la Bruyère.



Ensuite, cette ligne rejoint le chemin vicinal 25 (attention, le plan est décalé sur l’illustration et donc pas exactement au bon endroit), que l’on connaît mieux comme étant actuellement la prolongation de la rue des Combattants. Le tram se trouvait donc plus ou moins à l’emplacement de l’actuelle piste cyclable, comparable avec celle qui part de Valduc.


Avant d’arriver au village, le tram tournait à gauche et passait même sur un petit talus pour ensuite rejoindre la Place de La Bruyère (ci-dessous).



De nombreux aiguillages devaient être déplacés. Par ailleurs, on voit aussi sur le plan qu’à La Bruyère, la « cumulée » (distance à partir de Louvain) changeait de 18 553 à 18 865, ce qui signifie que ce détour allongeait de 300 mètres le trajet. À noter également que la déviation vers la « plaine » devenait un « tout droit » dans la nouvelle situation (ci-dessous).

Le plan cadastral conserve également la trace de ce trajet derrière les maisons de la rue des Vallées, tout comme il conserve la mémoire du tracé initial. On voit même, dans la courbe particulière de la parcelle 229H, la partie menant vers la plaine.


Vous pouvez encore l’imaginer quand vous suivez le tracé avec vos yeux à partir de l’Avenue des Combattants. Merci de respecter les propriétés privées. Sur WalonMap vous pouvez aussi regarder la carte « LIDAR » qui capte encore les restes de ce tracé avant d’arriver à la gare de La Bruyère.

Merci à Marie-José pour la relecture de l’article!



Une réponse à « Quand le tram s’ajustait à la réalité militaire d’après-guerre … »
[…] avec La Bruyère (*). Une partie a déjà été montrée ici dans l’article pour l’adaptation d’après-guerre. Je complète donc ici avec quelques autres […]