Dans les articles précédents, j’ai abordé les raccordements dits « provisoires » ou « privés », qui ont permis de livrer des matériaux sur le chantier de construction (à Heverlee par exemple) ou d’embarquer du bois (comme le bois de Meerdael) et des betteraves vers les sucreries. Il existe de nombreux exemples de ces pratiques dans les archives. Je tiens à remercier les volontaires du Musée du Tram à Anvers de m’avoir donné accès à ces documents. Je prévois de les partager dans les mois à venir, ne serait-ce que pour contribuer à une meilleure connaissance de ces archives auprès d’un public plus large.
Néanmoins, il y a un cas que je souhaite vous présenter, car je ne sais pas à quoi il aurait pu servir. Même l’origine du nom de sa destination ne m’est pas claire. Donc, chère lectrice, cher lecteur, c’est un appel à l’aide pour compléter ce que j’ai trouvé dans les archives !

C’est en avril 1922 qu’un plan fut approuvé pour un raccordement privé et provisoire à Hamme-Mille. Le tracé, indiqué en rouge, serait donc temporaire (elle ne se retrouve plus sur la photo aérienne de 1948). Au moment où le tramway s’apprêtait à traverser la chaussée de Namur (près de l’actuelle École Caritas), un aiguillage devrait être installé à 225 mètres de « l’axe de la gare ». Une ligne temporaire devrait donc longer cette chaussée. On remarque également un indicateur de distance (1 pour 100 mètres, 2 pour 200 mètres, etc.), sans doute pour permettre de facturer le coût de l’installation et de son utilisation

Mais… On ne voit pas où cette ligne devrait aboutir. Il est simplement indiqué : « vers le champ d’asile ». J’ai rapidement effectué quelques recherches, mais je n’ai pas trouvé immédiatement ce dont il s’agit. J’ai donc posé la question à Marie-José Frix, conseillère communale et habitante de La Bruyère (et ma chère voisine au conseil !). Elle se souvenait que ses parents « avaient des terres au champ d’asile », et que ces terres se trouvaient à La Chise, près de la ferme de La Chise. Ce champ se trouve donc à Pietrebais, et j’ai rapidement parcouru mes différentes sources. Dans Tarlier & Wauters, mais aussi sur la carte Popp (tous deux du 19e siècle), nous avons vite retrouvé des informations.

Effectivement, Marie-José avait raison, il y a bien un champ portant ce nom près du carrefour des chaussées menant à Namur et à Jodoigne. Il se trouve au sud du petit chemin menant au domaine militaire, en face du parc à conteneurs. Cela représente quand même une distance de 5 kilomètres… C’est beaucoup pour un raccordement « provisoire ».

Cela ne résout pas le mystère de pourquoi il aurait été nécessaire d’avoir un raccordement aussi long (si celui-ci allait jusqu’à là-bas). Était-ce pour une construction ou une rénovation à la ferme de La Chise ? Ou autre chose ? Je m’adresse à vous, chère lectrice, cher lecteur, avez-vous une idée ?
De plus, j’ai besoin de votre aide pour découvrir l’origine du nom de ce champ. Marie-José n’a pas pu m’aider à ce sujet, et malgré ses recherches auprès d’autres personnes, aucune idée n’a émergé. Avez-vous une idée d’où vient ce nom ?
Deux questions, tout cela à partir d’une simple lecture de carte dans les archives…
Je partage encore quelques recherches supplémentaires. Puisque le « Champ d’Asile » fait référence à une colonie bonapartiste au Texas (il y a même eu un film avec John Wayne), j’ai pensé qu’il pourrait peut-être y avoir un lien ? C’était peut-être un peu exagéré, bien que j’aie découvert que ces terrains (La Chise et le Champ d’Asile) appartenaient à un certain M. Jules Théodore Delebecque, « châtelain de La Chise », qui habitait à Paris. Il était marié à Sophie Marischal, qui avait hérité de ces terres de son père. La construction de La Chise remonte certainement bien avant 1922. La seule hypothèse que l’on peut envisager est qu’il s’agissait d’une extension ou d’une importante rénovation nécessitant des matériaux de construction à faire acheminer par le tram.




4 réponses à « Le tram comme pilier de transport de marchandises dans notre région: Mystères du raccordement au « Champ d’Asile » »
[…] le contexte du transport des betteraves), Hamme-Mille (avec le raccordement mystérieux vers le « champ d’asile » et l’emplacement initialement prévu de cette gare), ainsi que La Bruyère (les changements […]
[…] le contexte du transport des betteraves), Hamme-Mille (avec le raccordement mystérieux vers le « champ d’asile » et l’emplacement initialement prévu de cette gare), ainsi que La Bruyère (les changements […]
[…] le contexte du transport des betteraves), Hamme-Mille (avec le raccordement mystérieux vers le « champ d’asile » et l’emplacement initialement prévu de cette gare), ainsi que La Bruyère (les changements […]
[…] le contexte du transport des betteraves), Hamme-Mille (avec le raccordement mystérieux vers le « champ d’asile » et l’emplacement initialement prévu de cette gare), ainsi que La Bruyère (les changements […]