Dans la premiere partie de cet article, nous avons abordé l’historique de la situation financière de la ligne de tram entre Leuven et Jodoigne. Nous continuons maintenant la lecture de ce document par R Hoens, directeur-général.
La page deux analyse en détail les différentes sections et examine quelles communes pourraient encore bénéficier du tram. Entre Louvain et Hamme-Mille, seule Blanden semble en tirer profit (Heverlee étant trop proche de Louvain), tandis que M. Hoens oublie également Hamme-Mille, une commune plus grande et plus peuplée que Blanden. Un « parc militaire » (actuellement DOVO/SEDEE probablement) a été connecté mais « sans trafic », rendant ainsi le tronçon dans le bois (qui date d’avant le parc militaire) superflu. Cependant, M. Hoens se contredira plus loin dans le texte, ou au moins essayera de faire payer l’armée pour cette connexion.
La partie de la ligne Hamme-Mille vers Beauvechain sera conservée car elle est partagée avec Tervuren (via Vossem) à Tienen et est nécessaire pour le transport de betteraves ainsi que pour les liaisons vers la base de Beauvechain. La section entre Beauvechain et Jodoigne sera supprimée, car le transport de betteraves vers la Sucrerie du Grand Point (Altenaken) ne se fait plus par tram, mais probablement par camion, ce qui explique une partie de la baisse des revenus évoqué dans la première partie.
Il est également mentionné un chantier de construction d’une usine à Kalen, mais cela ne me dit rien. Après enquête et discussion avec Marie-José Frix (ma voisine au conseil communal !), nous pensons qu’il s’agit d’une faute d’orthographe, et qu’il faudrait plutôt lire Malen. Il est important de noter que Malen est le nom néerlandais de Melin. Nous avons appris quelque chose, car à part Wikipedia, personne ne semble en parler.
Petit aparté: si « Malen » vous semble très différent de Melin, c’est probablement parce que vous le prononcez en néerlandais « standard ». Si vous le prononcez en dialecte louvaniste/brabançon, les deux mots sont beaucoup plus proches. Cela s’applique également à Pietrebais (Peterbeek sur d’anciennes cartes) – en flamand brabançon, on dirait plutôt « pjieter » pour Peter.
Concernant les autres besoins de transport de marchandises, le rapporteur se dit confiant que le transport privé (par camion) peut aisément reprendre le trafic, car cela a déjà été réalisé ailleurs. On peut ajouter que l’évolution technologique rend ce mode de transport à la fois possible et rentable.
Le dernier paragraphe de ce chapitre me laisse un peu perplexe. Il est clair que des liaisons avec la SNCB doivent être maintenues pour répondre à des besoins militaires, mais le plan de la démolition réalisée (qu’on discutera plus tard) indique que les rails entre Louvain et Hamme-Mille seraient tous retirés, à l’exception de ceux de La Bruyère vers la plaine d’aviation. Un lien vers la gare de Louvain n’a pas été retenu. Peut-être cela faisait-il partie d’une négociation encore à entamer, avec potentiellement une intervention financière ? Sur base de ce document et les archives, je n’ai pas de réponse à cette question. Sans doute l’armée s’est réalisé que les camions seraient aussi intéressant pour eux, et n’ont pas voulu payer pour entretenir le tracé du tram.





3 réponses à « La disparition du tram: changement de voie (2) »
[…] Place de La Bruyère). Pour la situer dans le temps, ce document date de la même période ou le directeur-général annonçait la fermeture de la ligne Leuven – Jodoigne. Néanmoins, ce document précisait bien qu’il fallait maintenir la ligne ouverte vers la […]
[…] une part importante du trafic et des revenus de la SNCV entre les deux guerres. Comme explicqué par ailleurs, ce trafic a fortement diminué après la guerre, conduisant à l’arrêt du service de tram dans […]
[…] belle histoire, il y a une fin, et donc aussi à la ligne Louvain-Hamme-Mille (voir articles 1, 2, 3). La gare d’Hamme-Mille a pu encore rester un peu, car la ligne vers Tervuren continuait […]