Quand j’ai exploré les archives du tram, soigneusement conservées par le Musée du Tram à Anvers, j’ai également étudié les gares de ce tram dans nos villages. J’ai notamment abordé Beauvechain (dans le contexte du transport des betteraves), Hamme-Mille (avec le raccordement mystérieux vers le « champ d’asile » et l’emplacement initialement prévu de cette gare), ainsi que La Bruyère (les changements liés à l’arrivée de la base militaire). Afin de partager au maximum les données que j’ai pu consulter et pour permettre de futures recherches, voici donc plus d’informations gare par gare.

Nous continuons nos recherches des différentes gares du vicinal, ici on s’arrête à Hamme-Mille. Je vous ai déjà parlé du fait que cette station, dans son emplacement initial, pouvait se trouver ailleurs (au Champ Tamet). Je vous ai également demandé de l’aide pour comprendre pourquoi un raccordement provisoire « vers le Champ d’Asile » pouvait être installé. Je dois l’approfondir un peu plus : une hypothèse de travail pourrait être que c’est lié à la construction du sanatorium Les Petites Abeilles, ou peut-être aux travaux à la ferme de la Chise toute proche. Ce sera à creuser dans un article futur…

Revenons donc à Hamme-Mille, où les archives soigneusement gardées par le Trammuseum à Antwerpen montrent quelques trésors. Tout d’abord, le plan initial de l’emplacement des voies au sein de la gare, datant de 1891.

Plusieurs choses sont à noter sur ce plan. Tout d’abord, aucun bâtiment n’est prévu, cela sera construit plus tard. Ensuite, le tracé vers Vossem manque encore, comme nous le verrons également plus loin. La ligne Leuven-Jodoigne fut l’une des premières construites en Brabant. Il n’y a qu’un seul trottoir pour les voyageurs, mais un autre sera bientôt construit. Je vous rappele que le but de ce tram était principalement le transport des marchandises (par example ici et ici), donc la zone marquée « empierrement » était clairement prévue pour accueillir les marchandises.

La connexion avec la chaussée vers Wavre et la rue vers Nethen était clairement réfléchie pour que les véhicules puissent bien prendre la courbe, comme indiqué d’ailleurs sur ce document. De plus, si je lis bien le plan, cette zone était clôturée avec une palissade (ligne avec points) et comportait quatre portes (deux pour le tram et deux pour les véhicules).

À noter aussi une buse en béton sous la rue vers Nethen (actuellement rue Menada) et un détournement de l’ancien chemin 21. Cela est dû en partie à l’interruption de ce chemin par la clôture, mais aussi vraisemblablement pour des raisons de sécurité avec les aiguillages. La partie est (vers carrefour) de ce chemin fut rapidement abandonnée, mais le reste du chemin (vers Bossut) existe toujours et peut être emprunté par les piétons et les cyclistes.

Ce sentier démarre en haut a droite et est toujours utilisable – le lotissement Royal l’a légèrement décalé mais ce sentier est toujours là.

Déjà en 1901, soit dix ans plus tard, on retrouve des cartes montrant un agrandissement de la gare. Cette pièce est malheureusement dans un état plus mauvais, mais j’ai tout de même pu prendre des photos. À noter donc l’ajout de la ligne vers Vossem (Tervuren), ainsi qu’un deuxième trottoir pour les voyageurs. Il y en avait donc un par sens, pour plus de facilité et de confort. Il est aussi à noter que le détournement du sentier 21 fut déplacé de nouveau…

Sur le plan, on ne voit plus les portes (enlevées ?), mais il reste toujours une partie de la clôture. Une rampe de chargement a également été ajoutée, et les fans d’aiguilles y trouveront leur bonheur. Une année plus tard, un « magasin » fut construit, qui était déjà prévu l’année précédente car une voie terminus avait été raccourcie.

Je vous présente les plans détaillés 5927, qui correspondent à ce que l’on voit sur une ancienne carte postale. On voit clairement les trois fenêtres marquantes sur la photo et sur les plans. On aperçoit même la petite aubette sur la photo, on y reviendra plus tard.

La gare à Hamme-Mille d’antan … vue vers l’est.

Pour compléter, voici un plan de 1921 avec le terminus déplacé vers le nord. A première vue, ce raccordement ne me semblait pas temporaire car elle pourrait servir a constituer des convois plus large. Cependant, cette partie disparait déjà sur une carte en 1924. On ignore donc le but de ce raccordement provisoire.

Sur la même adaptation, on trouve également l’ajout d’une aubette et d’une bascule à côté du magasin. La clôture semble avoir disparu, sauf du côté est. De plus, une petite réparation ou un ajout à l’empierrement est visible.

Un autre terminus fut ajouté un peu plus tard, arrivant de Leuven s à l’arrière de l’actuel garage Cornelis. Peut-être pour construire la villa ou un autre bâtiment tout près ?

Pour information, on retrouve aussi ci-dessus l’indication du champ comme « Campagne de la Planche ». Ainsi, les habitants de la rue du Champ de la Planche sauront pourquoi leur rue s’appelle ainsi …

Détail de ce terminus vers « Cornelis »

Aussi, dans la même période, un petit terminus fut ajouté de l’autre côté de la chaussée, probablement aussi pour permettre la formation de convois. On ressent une activité importante dans cette gare ! Cette petite voie s’arrête sur le ruisseau du Guertechain.

Pour continuer, un raccordement privé fut ajouté en 1924 (ci-dessous) vers le terrain actuellement occupé par le parking Intermarché. Il n’y a aucune trace de ce qui aurait pu être construit à cette époque à Hamme-Mille, mais par contre on yvoit apparaître le bâtiment probablement construit en 1921 avec le raccordement privé dont on ignorait le but ci-dessus.

À toute belle histoire, il y a une fin, et donc aussi à la ligne Louvain-Hamme-Mille (voir articles 1, 2, 3). La gare d’Hamme-Mille a pu encore rester un peu, car la ligne vers Tervuren continuait d’exister. Le démontage fut indiqué sur ce plan de démolition de 1953 en jaune. Aucune trace d’une gare pour le bus (le trottoir pouvait servir) et il est clair qu’une gare de cette ampleur n’avait plus lieu d’être. Elle sera donc fortement adapté pour que n’acceuillir des bus.

Terminons tout de même sur une note positive pour les amateurs d’archives. Voici un document plutôt technique datant de 1892, avec des diagrammes des voies, des rails, des distances entre talons et les types de rails utilisés, ainsi que des blocs d’arrêt… de quoi se régaler donc !

détail de la diagramme pour la gare de Hamme-Mille (et aussi Blanden)

Il est également intéressant de noter les révisions, comme celle de 1916 qui a rattrapé les révisions manquées en 1915 et 1916, en pleine guerre donc. Ce document semble avoir été adapté à plusieurs moments à la main et sans mettre à jour la liste des révisions, car le magasin (construit en 1922) y figure aussi.

2 réponses à « Les gares d’antan: Hamme-Mille »

  1. […] PS Plus d’informations sur l’ancienne gare du tram d’Hamme-Mille par ici et aussi ici . Un aperçu des constructions pour le tram à cet endroit par ici. […]

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