Dans les articles précédents, j’ai déjà accordé une grande attention aux modifications apportées à l’infrastructure de la ligne du tram de Leuven à Hamme-Mille, et même au-delà. La plupart de ces changements visaient le transport de marchandises, comme évoqué ici pour les constructions, ici pour le bois (foresterie) et ici pour les betteraves.

Parmi tous les documents soigneusement archivés par les bénévoles du Musée du Tram, il n’y en a qu’un seul qui concerne un changement destiné aux passagers, à l’exception des gares et de l’infrastructure mise en place lors de la construction en 1892-1893. Cela illustre, à mes yeux, la moindre importance accordée au transport de passagers. Je reviendrai sur ce point plus tard.

Parlons donc de cette adaptation de 1922 pour le « chemin vers Valduc » (actuellement Rue de Valduc), car elle se trouve près de chez moi et je ne le savais pas ! Au début, seules les gares étaient desservies, mais en raison de la croissance de la population et leurs besoins, des haltes supplémentaires ont été ajoutées. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de matériel photographique de ces haltes, mais elles étaient bien là, comme montre un autre document indiquant distances et haltes (marqué avec ligne rouge)

Vraisemblablement, ces haltes étaient simples et ne nécessitaient donc pas de grands changements. René Hallet en parle aussi brièvement dans son livre « Met Stoom en Mazout ». Une exception apparente est la halte au « Valduc ». Actuellement, il y a toujours une halte de bus – ceux qui y passent le matin m’y voient de temps en temps 😊. Cette halte de bus est placée le long de la chaussée, tandis que la halte Valduc était située le long du tram.

Lorsque j’ai décrit le tracé du tram, on a parlé du pont et du début de la descente vers Hamme-Mille. Il aurait été logique de placer cette halte plus près de l’actuelle rue de Valduc, mais je pense que l’endroit a été choisi pour permettre au tram de d’abord bien monter et ensuite s’arrêter à la halte. Sinon, le redémarrage aurait été difficile…

À noter que cette halte ne se trouve que d’un côté… mais la voie du tram était également bidirectionnelle sur une seule voie. Donc, cela suffisait.

Plan de la nouvelle halte

Ceux qui connaissent la piste cyclable actuelle savent que le tracé du tram (donc de la piste cyclable) est situé plus bas que la chaussée. Il fallait donc construire un « trottoir » de 75 mètres de long et 2 mètres de large pour permettre aux piétons d’attendre le tram. Un fossé a même été remblayé, et je ne vois pas de déviations (comme celles que l’on a vues au pont des Claines ou dans le bois, à l’arret précédent).

Profil de l’arret à construire, avec à gauche la chaussée pavée

Ce trottoir étant plus bas que la chaussée, une rampe a été ajoutée pour permettre l’accès depuis la chaussée. Pour la sécurité, des garde-corps ont été installés. Il est également à noter la réutilisation de vieux rails, illustrant une démarche d’économie circulaire. À noter aussi que la pente était de 12% (0,126 m sur 1 m). C’est assez raide et considéré comme extrêmement pentu… Pas insurmontable pour une courte distance, mais il faut tout de même faire attention, surtout si l’on est chargé de commissions.

Détail de la nouvelle halte en comparant avec la rue de Valduc et le pont en briques

Je me suis également demandé s’il était encore possible de retrouver quelque chose de cette ancienne halte de tram. Malheureusement, il y a très peu de vestiges que l’on peut identifier. Je me souviens être passé à cet endroit avant et pendant la construction de la (belle !) piste cyclable. Même si je n’étais pas au courant à ce moment-là de l’existence de la halte, je n’ai rien remarqué de spécifique. Actuellement, il y a encore moins à voir. En tapotant avec les pieds, on peut spéculer que la halte se trouvait plus ou moins à cet endroit sur la photo prise et que la petite rampe d’accès se trouve sur la deuxième photo… On sent qu’il y a un peu plus de terre à cet endroit. Et c’est bien l’emplacement indiqué sur le plan… Il est intéressant de se dire qu’on pouvait y prendre le tram vers Leuven, Jodoigne ou Tienen.

Vue vers le nord, la halte se trouvait ici probablement ici
Avec de l’imagination, la petite rampe était ici à gauche
Photo de 2015 lors de la construction de la piste cyclable, prise plus ou moins au même endroit
Il est fort probable que je me trouve ici sur l’ancienne halte. Merci à Ernst qui est venu chercher sur le terrain!

Et voilà donc, voici la halte au Valduc – déplacée entre-temps déjà deux fois pour le bus. Elle vient de fêter son centenaire… Et même s’il n’en reste presque rien aujourd’hui, c’est aussi une partie intéressante de l’histoire de notre région.

Une réponse à « La halte au Valduc : un siècle d’histoire sur la ligne du tram »

  1. […] Ensuite, cette ligne rejoint le chemin vicinal 25 (attention, le plan est décalé sur l’illustration et donc pas exactement au bon endroit), que l’on connaît mieux comme étant actuellement la prolongation de la rue des Combattants. Le tram se trouvait donc plus ou moins à l’emplacement de l’actuelle piste cyclable, comparable avec celle qui part de Valduc. […]

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